L’extraction des matières premières nécessaires à la fabrication des batteries lithium-ion utilisées dans les véhicules électriques, telles que le lithium, le nickel, le manganèse et le cobalt, consomme beaucoup d’énergie et a un impact environnemental significatif. De plus, ces métaux proviennent majoritairement de Chine, où les normes environnementales peuvent être moins strictes.
Les véhicules électriques affichent donc une empreinte carbone plus élevée que les voitures thermiques lors de la phase de fabrication, ne nécessitant pas de batteries aussi complexes et énergivores. Face à ce constat, de nombreux projets d’usines de fabrication de batteries électriques voient le jour en Europe, visant à réduire l’empreinte carbone en améliorant les processus de production et en utilisant des sources d’énergie plus propres.
Pour un véhicule thermique, les émissions de gaz à effet de serre proviennent de la combustion du carburant, mais aussi de l’extraction et de la distribution du pétrole, tandis que pour un véhicule électrique, les émissions proviennent de la production et du transport de l’électricité. En France, le mix électrique se compose à 90 % d’énergie décarbonée, principalement grâce à l’énergie nucléaire, ce qui signifie que les émissions des véhicules électriques sont plus faibles que celles des véhicules thermiques lors de la phase d’utilisation, bien que cela engendre des déchets nucléaires.
Si l’on compare le bilan carbonesur toute la durée de vie d’une voiture électrique et d’une voiture thermique de taille équivalente, la voiture électrique remporte le match. En moyenne, une voiture électrique émet environ 100 g de CO2e par kilomètre, contre 200 à 250 g de CO2e pour une voiture thermique. Les évaluations montrent qu'autour de 30 à 40 000 km parcourus, la voiture électrique devient meilleure pour le climat que son équivalent thermique.
vie des véhicules électriques et thermiques diffère également en termes d'impact environnemental. Les batteries des véhicules électriques, qui durent généralement entre 10 et 15 ans, peuvent être reconditionnées pour d’autres usages, comme le stockage d’énergie pour les maisons ou les entreprises. Les initiatives de recyclage permettent de récupérer une grande partie des matériaux, réduisant ainsi leur impact environnemental global. Actuellement, environ 50 % des matériaux des batteries lithium-ion sont recyclables, via un procédé de pyrométallurgie, mais de nouvelles avancées technologiques permettrait d’augmenter ce taux à 80-90 % dans un futur proche.
Ce type de reconditionnement pourra être mis à profit dans d’autres activités nécessitant moins de puissance, comme l’éclairage public ou les bornes de recharge. Et pour aller dans ce sens, l’UE a adopté un nouveau règlement introduisant un objectif de collecte des batteries du transport léger en fin de vie de 51 % d'ici à 2029 et de 61 % d'ici à 2032.
Les véhicules thermiques en fin de vie posent des défis différents. Le recyclage des composants métalliques est bien établi, mais les moteurs à combustion interne et les systèmes d'échappement contiennent des résidus d’hydrocarbures et d’autres polluants qui nécessitent un traitement spécialisé. Par ailleurs, la fin de vie des véhicules thermiques ne bénéficie pas des mêmes avancées technologiques en termes de recyclage des matériaux critiques que les véhicules électriques.
En tenant compte de l’ensemble du cycle de vie, les voitures électriques présentent un avantage significatif sur les véhicules thermiques. Bien que
leur phase de fabrication ait un impact carbone plus élevé en raison de la production des batteries, cet impact est compensé par des émissions beaucoup plus faibles lors de l’utilisation, surtout dans les pays où l’électricité est majoritairement décarbonée, comme en France.
À l’avenir, en adoptant des pratiques de production et de recyclage plus vertueuses, nous pouvons maximiser les bénéfices environnementaux des véhicules électriques et contribuer à une mobilité plus respectueuse du climat.